Exhaustion

Voici un cri du cœur.

Après deux ans de pandémie de Covid, de nombreuses personnes connaissent actuellement un épuisement émotionnelle et/ou physique.

Ils ont tenu bon pendant un moment dans un contexte très difficile avec beaucoup de peurs et d’incertitudes.

Ils ont tenu bon et maintenant que la pandémie recule, ils ont l’espace pour lâcher prise, penser à eux, penser à leur vie… et ils commencent à s’effondrer.

Je vois beaucoup de gens autour de moi qui arrêtent de travailler, remettent des certificats médicaux, ne pouvant pas continuer parce qu’ils sont trop fatigués.

La plupart d’entre eux sont des femmes.

En effet, durant cette période, les inégalités entre les sexes ont été criantes et les femmes, bien plus que les hommes, ont géré l’essentiel du ménage : l’école à la maison, les courses, le nettoyage, la garde des enfants,… tout en travaillant en même temps.

Je me demande quand nous nous rendrons compte que l’égalité des sexes est loin d’être atteinte.

Oui, nous avons le droit de voter, d’étudier, de choisir notre carrière, d’être libre,…

Oui, mais en réalité, c’est toujours aux femmes de s’occuper du ménage, des courses, des enfants, des activités familiales… Et il ne s’agit pas seulement de le faire en plus de notre travail, mais aussi d’y penser, de l’organiser, de le coordonner, de l’exécuter ! La charge mentale est presque exclusivement pour nous.

Doit-on parler de progrès ? Je ne sais pas.

Je pense que les femmes sont coincées pour le moment.

Et je pense que la plupart des maris, des pères, des hommes ne s’en rendent pas compte.

Et c’est en partie de notre faute (et en même temps non, car nous avons été bien éduquées et programmées par le système…). Nous aimons jouer les « superwomen ».

Nous en sommes fières et nous nous convainquons que nous pouvons tout faire.

Nous n’aimons pas déléguer pas car cela prendrait du temps et de toute façon le résultat ne serait pas à la hauteur de nos attentes.

Du coup, nous gérons tout. Nous contrôlons tout. Et à un moment donné, cela devient beaucoup trop et nous nous épuisons.

Mesdames, nous aimons nous occuper des autres, c’est dans notre « nature » (ou notre conditionnement…) et c’est très louable. Le problème, c’est quand l’on se soucie trop des autres (et de ce qu’ils pourraient penser de nous) et trop peu de nous-mêmes.

Messieurs, ouvrez les yeux, observez votre maison, faites l’exercice de lister toutes les tâches invisibles et répétitives que vos femmes, sœurs, filles font sans que vous vous en rendiez compte, comme si c’était tout à fait normal. 

Nous ne pouvons pas tout faire.

Et si nous le tentons de le faire, à un moment donné, nous nous effondrons.