Le burnout: pourquoi moi ? – Article

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L’épuisement professionnel est-il un problème individuel ou systémique ?

En regardant les statistiques actuelles qui montrent que le burn-out augmente considérablement partout, il est plutôt évident que le burnout est devenu systémique et que le phénomène a été renforcé ces dernières années suite au Covid.

  • De 2016 à 2021: augmentation de 46 % de burnouts et de dépressions de longue durée (de plus d’un an) en 5 ans
  • Une augmentation de 59 % chez les travailleurs indépendants
  • Les femmes représentent plus de 2/3 des cas d’invalidité pour burnout ou dépression

Source: https://www.inami.fgov.be/fr/statistiques/indemnites/Pages/incapacite-travail-longue-duree-combien-burn-outs-depressions.aspx

Dans le livre « burnout » de Christina Maslach et Michael P. Leiter (écrit il y a 20 ans!), les auteurs identifient six domaines où l’existence de déséquilibres peut mener au burnout:

  1.  L’augmentation de la charge de travail due à un travail plus intensif, chronophage et complexe et conduisant à l’épuisement.
  2. Le manque de contrôle, qui peut se traduire par un d’autonomie, un manque de support ou une non-implication dans  les décisions menant à de la frustration.
  3. Une indemnisation insuffisante ; obtenir moins en faisant plus ou ne pas obtenir de reconnaissance ce qui mène à la démotivation.
  4. L’effondrement de la communauté ; les employés travaillent de plus en plus en silos et l’esprit d’équipe s’affaiblit, ce qui entraîne une diminution des interactions sociales et du soutien collectif.
  5. Le manque d’équité; les personnes sont traitées de manière inégale, ce qui entraîne du favoritisme ou de la négligence.
  6. Des valeurs conflictuelles entre la vision de l’entreprise et la réalité du terrain ou valeurs conflictuelles entre l’entreprise et l’employé entraînant un manque de sens.

Ces déséquilibres sont bien systémiques et non individuels et touchent de nombreuses personnes.

Mais alors pourquoi moi et pas mon collegue?

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Le burnout: pourquoi moi?

Les personnes en burnout (les burnies comme Anne Everard aime les appeler dans son livre) se posent souvent les questions suivantes :

  • Pourquoi moi et pourquoi pas mon collègue ?
  • Qu’est-ce que j’ai fait de mal ?
  • Pourquoi ne suis-je pas capable de faire ce que d’autres peuvent faire ?

Il y a beaucoup de honte et de culpabilité d’avoir « échoué ».

Honte et culpabilité qui me semblent inappropriées sachant que justement les « burnies » ont fait de leur mieux, ont tout donné pour pallier les carences du système dans lequel ils se trouvent.

C’est leur tentative désespérée de changer la situation et d’y arriver malgré tout qui les conduit au burn-out.

..Cela dit, les burnies partagent souvent des traits de caractère similaires. Ce sont des personnes

  • ambitieuses, enthousiastes qui ont des attentes élevées
  • qui veulent contribuer et avoir un impact
  • qui veulent faire leurs preuves (souvent trop… le syndrome de l’imposteur guette)
  • qui aiment faire plaisir et ont du mal à dire non et à respecter leurs limites (l’injonction « Fais plaisir » est à déconstruire…)
  • qui ont un esprit fort (ce qui leur permet d’ignorer les signaux d’alarme corporels et émotionnels)
  • perfectionnistes qui ont du mal à déléguer, à lâcher prise, à demander de l’aide
  • loyales envers leur entreprise, leurs collègues et qui ne veulent donc pas abandonner le navire
  • adaptables (au point de se fondre dans le système et de perdre de vue leurs propres besoins et valeurs).

Dans un contexte favorable et équilibré, ces traits de caractère ne conduiraient probablement pas au burnout. Mais lorsque des déséquilibres systémiques entrent en jeu, ces traits de caractère sont exacerbés et deviennent à leur tour déséquilibrés.

Je reconnais définitivement mon « ancien » moi dans 7 traits de caractère…

Ajoutez à cela;

  •  un contexte de travail comprenant 4 des 6 déséquilibres systémiques 
  •  et le fait que je sois une femme et donc statistiquement plus susceptible qu’un homme de souffrir de burnout

et voilà ce qu’etait ma combinaison gagnante pour l’épuisement professionnel!

Si tu te reconnais dans ces traits de caractère et tu aimerais apprendre à dire non, réduire ton côté perfectionniste et prendre à nouveau soin de toi, tu es au bon endroit. Ces thématiques sont ma spécialité et je serais ravie d’en discuter avec toi lors d’une session découverte de coaching. 

Pourquoi suis-je en burnout ? – Article

Qu’est-ce que le burnout?

 

« Le burnout est défini comme un « processus multifactoriel qui résulte de l’exposition prolongée (en situation de travail) à un manque de réciprocité entre l’investissement (demande)  et ce qui est reçu en retour (ressources),  ce qui provoque un épuisement (à la fois émotionnel, physique et psychique), qui peut avoir un impact sur le contrôle de ses émotions (irritabilité, colère, pleurs …) et de ses cognitions (attention, mémoire, concentration), et peut à son tour provoquer des changements dans les comportements et les attitudes : une distanciation mentale (la personne se détache et devient cynique), qui résulte en un sentiment d’inefficacité professionnelle ».”

Source: https://www.health.belgium.be/fr/news/burnout-un-sujet-brulant

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Burnout: Quand cela devient trop ou injuste

Dans son livre “Guide du burn-out », Anne Everard expliquent que les personnes qui vivent un burnout ont d’abord vécu une situation qui était «trop» et/ou une situation qui leur paraissait «injuste».

Le “trop” se décline en bien des façons :

  • trop de travail
  • trop de pression
  • trop d’informations contradictoires
  • trop de personnes impliquées
  • trop d’obstacles pour faire du bon travail
  • trop de problèmes entre collègues…

Tout cela avec des exigences accrues en termes de performance, de rapidité, de livrables et une surdose de technologie et d’hyper connectivité.

À un certain moment, cela devient insupportable.

Le “pas juste” se fait sentir lorsqu’il y a

  • un manque de reconnaissance ou de rémunération
  • un décalage entre les valeurs de l’entreprise et la réalité du travail
  • une vision floue
  • une communication inconsistante de la hiérarchie
  • une inégalité de traitement entre collègues…

Tout cela brise la confiance que l’on a dans l’entreprise ou dans notre travail et crée une profonde perte de sens. 

Trop et injuste; deux raisons importantes qui conduisent à la démotivation, à la perte d’énergie, à l’émotivité, aux pensées négatives, au cynisme, à l’épuisement.

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Les étapes d’un burnout

Le burn-out n’apparaît pas du jour au lendemain. C’est un processus qui peut prendre des semaines voire des années…

Il existe des signes avant-coureurs:

  • perte de motivation
  • perte de concentration
  • fatigue
  • changement d’humeur
  • petits bobos à répétition
  • maux de tête
  • problèmes digestifs
  • insomnie
  • anxiété

mais les personnes susceptibles de faire un burn-out ont un état mental très fort et ignorent ces signes avant-coureurs. Malheureusement, plus nous attendons de voir les signes, plus le processus de récupération prendra du temps.

Dans le modèle d’Edelwich et Brosky, il y a 4 étapes principales qui mènent au burnout ;

  1. L’excitation : la personne est pleine d’énergie, très enthousiaste et motivée et a de grandes ambitions
  2. Le surinvestissement : pour pouvoir accomplir tout ce qu’elle a à faire (et qui semble ne jamais finir), elle va faire plus d’efforts, investir tout son temps et toute son énergie. Le travail vient en premier.
  3. La frustration : La personne commence à perdre espoir car elle n’a pas vraiment les outils ou les moyens pour bien faire son travail. La frustration est grande car la tâche semble impossible malgré tous ses efforts. La question se pose du sens de tout cela…
  4. L’apathie : la personne se désengage car c’est en vain. Toute la motivation et l’énergie ont été consommées.

Au cours de ces 4 phases menant au burnout, la personne va peu à peu négliger un à un ses besoins, ses valeurs et ses limites. Elle niera ou minimisera le fait que quelque chose ne va pas et continuera jusqu’à ce que toute son énergie soit épuisée.

Alors, n’est-ce pas finalement un problème lié à l’individu qui ne sait tout simplement pas s’écouter et s’arrêter ?

La suite dans l’article « Pourquoi moi? »